C’est un « vrai troquet », un de ces endroits discrets, presque secrets, sur les Allées Paul Riquet, où le temps semble s’arrêter, presque s’adoucir. Eric et Séverine Demoras l’ont voulu comme ça : pari réussi… leurs clients adorent leur bistrot La Victoire ! Pour y manger un oeuf dur, pour le p’tit café du matin, le canard laqué et les daubes mijotées par la patronne. Allez, on s’y pose un moment.

Equipe du bar La Victoire

C’est quand même extraordinaire : cet établissement, qu’ils tiennent et chouchoutent depuis 7 ans, passe quasi inaperçu sur les Allées Paul Riquet… Sauf pour les fidèles « ils représentent 80 à 90% de notre clientèle » assure Eric – tout en essuyant ses verres, derrière le zinc, en fin de service – et « pour les Irlandais. C’est incroyable, depuis l’ouverture de la ligne vers Shannon, ils viennent systématiquement ici » s’étonne-t-il. Alors Monsieur et Madame jouent le jeu : pour honorer les insulaires celtes, ils ont ressorti « de leur vie d’avant » un grand portrait encadré de la Queen Elizabeth, qui trône au-dessus de la machine à café.

« Quand ils me demandent pourquoi elle est là, je leur réponds gentiment : mais c’est maman ! Et ils adorent ça » sourit Eric.

Eric

Patron de la Victoire

Pour le reste, le décor est doucement nostalgique, simple, mais discrètement « travaillé ». Et c’est sûrement ça qui nourrit -outre la bonhomie des patrons- le sentiment d’intimité et de convivialité qui se dégage du lieu : cadres et photos en rangs serrés, grands miroirs au mur, tables bistrot, banquettes en moleskine, cannes à journaux, porte – oeufs durs et… une piste de 421.

Des petits moments délicieux

Les époux Demoras aiment vraiment bien « La Victoire ». Leur victoire, pourrait – on dire. Un lieu qui a failli disparaître, avant qu’ils le rachètent et se lancent, après avoir eux-mêmes connu des moments très difficiles là haut à Roanne (patrie des frères Troisgros : cuisine quand tu nous tiens !), dans la Loire.

C’est qu’Eric était coiffeur et Séverine… fleuriste ! Et tout d’un coup, on comprend mieux pourquoi les plantes de la terrasse sont si pimpantes, et les décos saisonnières au-dessus du bistrot aussi luxuriantes et épatantes: « on va en faire une nouvelle pour l’été, s’empresse Séverine. Mes premiers essais n’ont pas été fructueux, mais ça vient… ».

Severine

Donc, il y a sept ans, Mme la fleuriste a, comme son mari, totalement changé de cadre de vie, de région et de métier. Mais comme « Eric et moi on aime bien manger, l’apéro, le partage, on a envie de faire plaisir à nos clients, avec une cuisine simple et goûteuse. Mais même si je suis plutôt bonne cuisinière, on ne travaille pas de la même façon pour nourrir sa famille et pour contenter des clients ». Donc : formation. A Lyon. 3 mois. A l’institut Paul Bocuse (décidément, on a de belles références, chez les Demoras).

Canard laqué et boeuf bourguignon

Et à La Victoire, la cuisine est à l’image du lieu : simple, traditionnelle même, mais pleine de saveurs et bien cuisinée. Au menu ? Un plat par jour de la semaine « et basta » ! Cette semaine : lundi travers de porc, mardi escalope de veau à la parmiggiana, mercredi canard laqué, jeudi petits farçis et vendredi fish & chips.

« J’aime toutes les cuisines » réfléchit Séverine,  » et varier les plats, les traditions, sinon je m’ennuie (d’où le canard laqué de cette semaine…). La cuisine locale me plaît beaucoup aussi : j’aime cuisiner les encornets farçis, le poulpe : nos clients aussi, aiment beaucoup ça ».

Séverine, bar La Victoire

Fidèles à l’atmosphère du lieu, à leurs goûts, Eric et Séverine mettent bien sûr des plats « mijotés » au menu, l’hiver : pot-au-feu, bourguignon, blanquette. Et puis cassoulet : « on n’en mangeait jamais chez nous, dans la Loire, sauf en boîte, alors on le découvre ici et on partage « le vrai »… » glisse Eric. Autant de plats qui ont quasiment disparu des cartes.

Le rendez-vous des habitants et des commerçants

Ce dont le couple est le plus fier finalement, c’est du fait que « je ne dis pas qu’on a organisé des mariages » sourit Eric « mais qu’est-ce qu’il y a eu comme rencontres autour du bar, des tables. L’endroit s’y prête : rencontrer son voisin, parler, commenter les nouvelles, rigoler, partager un apéro, c’est naturel. Des gens du quartier et des commerçants du marché aux fleurs, des touristes et des brocanteurs, tous issus de milieux très différents se côtoient… Bref des gens qui, sans cet endroit, ne se seraient peut-être jamais parlé et sont devenus copains, amis, ici ! C’est chouette, de briser des solitudes« . Tout ce monde qui se « charrie » joyeusement, réserve sa place pour midi… La vie quoi : effectivement, joli motif de fierté.

Bar-restaurant « La Victoire »

BAR LA VICTOIRE
49 Allées Paul Riquet
34500 BEZIERS

+33 4 48 08 90 53

Calculer mon itinéraire
Du 11 Mai au 31 Décembre
Lundi Ouvert de 07h30 à 20h30
Mardi Ouvert de 07h30 à 20h30
Mercredi Ouvert de 07h30 à 20h30
Jeudi Ouvert de 07h30 à 20h30
Vendredi Ouvert de 07h30 à 20h30

A quel prix ?

Ardoise : un plat/jour, 15 €, sur place ou à emporter

Après cette entrée en matière, n’hésitez pas à faire un tour au Bar La Victoire, pour une pause gourmande et conviviale !

Monique

Comme un chat, elle a eu plusieurs vies ici et là, vécu des histoires et des moments d'histoire. Mais toujours, dans les regards, les sourires, les mots comme dans les livres, les archives des pays, territoires et villes qu'elle a parcourus, elle a tenté de saisir la "substantifique moelle" (chère à Rabelais) des lieux et des gens. Et elle aime les raconter, ces grandes et petites histoires...